EADS et Siemens s'allient dans l'avion électrique
L'avenir de l'aviation sera électrique. Les constructeurs aéronautiques multiplient les études et les expériences afin de tester de nouvelles technologies. Après l'Airbus A380 et le Boeing 787 Dreamliner -l'avion le plus électrique en service dans le monde aujourd'hui, avec 1,4 mégawatt de puissance installée-, l'objectif est de parvenir à construire un avion de ligne 100% électrique. Une échéance encore lointaine. Pour cela, il faudra concevoir un moteur (système de propulsion) tout électrique ou hybride. Un vrai défi car, contrairement à l'automobile, un avion a besoin d'une puissance phénoménale pour s'arracher du sol.
EADS, maison mère d'Airbus, mène des recherches depuis plusieurs années. Pour aller plus loin, le géant européen a annoncé, mardi 18 juin, dans le cadre du Salon aéronautique du Bourget, un accord de partenariat de recherche de long terme avec le groupe allemand Siemens. L'objectif est de proposer des systèmes de propulsion électriques hybrides pour hélicoptères et avions long-courriers à terme.
Ces avions du futur
Le groupe européen ne part pas de rien. Il présente au Bourget plusieurs concepts dont l'e-fan, un démonstrateur d'avion-école biplace électrique développé en coopération avec Aero Composite Saintonge (ACS), une PME du Poitou, et le soutien des régions Poitou-Charentes et Aquitaine. L'e-fan, véritable laboratoire technologique, a servi à valider plusieurs concepts. Équipé de batteries lithium-polymères, il doit faire son premier vol d'essai cette année en vue d'une mise sur le marché d'ici trois à quatre ans, une fois la certification obtenue. «Cette étape sera la plus difficile à franchir», assure Jean Botti.
Ces avions du futur, plus silencieux, plus économiques et plus propres, doivent permettre de répondre à trois enjeux: la hausse du trafic aérien, l'envolée du prix des énergies fossiles et le durcissement de la réglementation environnementale. Pour autant, le «tout-électrique» ne réglera pas tout. C'est pourquoi les avionneurs investissent aussi, en liaison avec les pétroliers, dans les bio fuels de seconde génération, adaptés aux moteurs qui équipent la flotte en service.
Si les gros porteurs voient le jour, ce sera un superbe exploit!